Plus rien ne l’attendait désormais, à part la mort. Il aurait pu se suicider pour accélérer le processus, il lui restait certainement encore suffisamment de médicaments pour cela mais un vague instinct de survie l’en empêchait. Il voyait pourtant son stock de conserves diminuer et il savait parfaitement qu’il n’aurait aucun moyen de le renouveler. Peut-être se suiciderait-il à ce moment-là, lorsqu’il n’aurait vraiment plus rien à manger, plutôt que de mourir de faim.
Il n’y pensait pas pour l’heure et ne pensait, d’ailleurs, plus à grand-chose. Il passait le plus clair de son temps allongé dans son canapé ou dans son lit, hagard. Dehors, il ne se passait plus rien : plus d’ambulance, plus de passants.
Antoine, étouffé par le silence, angoissait à chaque bruit anormal. Un grincement dans les escaliers le faisait sursauter et le persuadait d’un cambriolage imminent. Seul dans ses pensées, il s’imaginait des terribles hordes de survivants, ne cherchant qu’à le tuer. Il délirait et le monde qu’il s’inventait était pire encore que celui dans lequel il vivait.